Vous allez finir par croire que je passe mon temps ici à me balader sur Tahrir. Outre mon intérêt, la raison pour laquelle les manifestations occupent autant de place dans ce blog est simplement mon manque d’assiduité. J’ai plein d’autres idées d'articles mais ceux-ci sont plus intemporels, donc je me traîne. Tandis que si je vous parle dans un mois de ce qui s’est passé la semaine dernière, cela n’aura plus beaucoup d’intérêt. Donc aujourd’hui, un peu de culture. Bon, je ne peux quand même pas omettre de dire que le groupe dont je vais vous parler était présent et jouait au cœur des manifestations du début de l’année.
El Tanbura est un collectif de musiciens que j’ai découvert récemment dans une petite salle de concert près de chez moi. Sur leur page internet, ils se décrivent comme étant composé de « musiciens professionnels, chanteurs, pêcheurs (!) et philosophes ». Ils viennent de Port Saïd, ville au débouché méditerranéen du canal de Suez où ils reprennent des chansons folkloriques égyptiennes.
Accompagnés par quatre musiciens et les battements de mains du public, les différents chanteurs se relayaient pour nous faire leur show. Un septuagénaire a épaté par son énergie, son charisme et ses petites danses. Un type à l’allure de camionneur a ébloui les spectateurs avec son déhanché et ses pas de ballerine. Le code vestimentaire reflétait plutôt bien la spontanéité de l’ensemble ; Djellaba, casquettes et Nike se partageaient la scène.
La Simsimiyya, instrument traditionnel égyptien variété de la lyre est l'instrument fétiche de "El tanbura". |
A tout moment des gens du public se joignaient à la danse des artistes. Seul bémol; les femmes restées à l'écart comme souvent dans ce monde d'hommes. |