Hier, vendredi 13 mai, des milliers d’Egyptiens se sont réunis sur la fameuse place Tahrir. Les raisons de ce rassemblement étaient diverses. Il y avait la volonté de manifester l’unité du peuple égyptien après les violences interconfessionnelles de la semaine passée. Certains voulaient aussi montrer leur soutien aux contestations des autres pays arabes ( Syrie, Yémen et Lybie principalement). Toutefois, le drapeau le plus présent hier était celui de la Palestine. Les manifestants étaient surtout là pour s’élever contre Israël et soutenir la cause palestinienne à l’approche de l’anniversaire de la Nakba (qui signifie catastrophe en arabe) marquant la proclamation de l’Etat d’Israël.
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A dix minutes à pied de Tahrir, les Coptes s’étaient rassemblés devant le siège de la télévision nationale pour demander plus de droits et protester contre la discrimination dont ils sont victimes. La manifestation était bien organisée ; des civils en gardaient l’entrée et il fallait présenter un document d’identité pour joindre le mouvement car la peur de nouvelles violences à leur encontre est bien présente. Au cœur du rassemblement, une séparation entre femmes et hommes avait été instaurée.
Si cela peut paraître choquant et étonner de la part des chrétiens, croyez-moi, cela est nécessaire pour permettre aux femmes de manifester elles aussi. Sans cela, une femme se retrouvant au milieu d’une foule trop dense aura toutes les chances se faire « effleurer » voir carrément peloter le derrière… Bienvenue en Egypte!
Je reste un peu confuse après la journée d’hier ; les coptes qui manifestent à part pour leurs droits, les manifestations pro-palestiniennes des Egyptiens alors que rien n’est encore vraiment acquis dans leur propre pays. Il y a eu c’est vrai des appelles à l’unité des Egyptiens mais ce n’est pas ce qui est ressorti principalement ce jour-là.
Il serait toutefois faux de dire que les gens ne se préoccupent pas de ce problème. Au contraire, ils craignent fortement que cela vienne gâcher leur révolution. Lundi 9 mai, environ deux mille personnes de toutes confessions avaient défilé pacifiquement dans le quartier d’Imbaba où s’étaient déroulées les violences du week-end précédant.