lundi 30 mai 2011

"La révolution n'est pas terminée"

Depuis la révolution, la place Tahrir accueille chaque vendredi de milliers de personnes jugeant que la révolution n'est pas terminée. Le 27 mai, la manifestation était un peu plus que ce qui est devenu un rendez-vous hebdomadaire, les revendications étaient plus concrètes; une nouvelle constitution, le report des élections parlementaires pour laisser plus de temps aux nouveaux partis de s'organiser, le jugement d'Hosni Moubarak et son gouvernement et certains aussi s'opposaient à l'armée accusée de ne pas respecter les droits des citoyens et d'être inefficace. 
Les Egyptiens fidèles à eux-mêmes sont venu nombreux mais avec un peu de retard. Après de la prière du vendredi, vers 13 heures, la place était déjà bien remplie mais le pic a été atteint vers 15 heures. L'ambiance était assez bon enfant et au soulagement de tous (ceux qui étaient sur la place en tout cas...), il n'y a pas eu de violence. 

Ces femmes avaient décidé de manifester assises sur leur chaise à l'ombre d'un des bâtiments encerclant la place...
... contrairement à beaucoup d'autres.

Certains musulmans ont fait leur prière de l'après-midi au coeur de la place afin donner tort aux frères musulmans et aux salafistes accusant les manifestants d'être des athées (ce qui est considéré comme une insulte). 
Contrairement à ce marchant de jus levant le camp, certains manifestants ont veillé toute la nuit. Samedi midi, ils étaient encore une trentaine au milieu du trafic qui avait repris sur la place.

mardi 17 mai 2011

Après deux semaines de cours d'arabe classique, j'ai décidé de changer et d'apprendre le dialecte égyptien. Ainsi je pourrai certainement progresser plus vite car j'aurai l'occasion de pratiquer et d'entendre ce que j'apprends au quotidien. Cela peut paraître un peu bizarre car j'apprends maintenant l'équivalent arabe de ce que le schwizertütsch est à l'allemand. C'est d'ailleurs vraiment comparable ; tout comme le dialecte national, cela fonctionne avec des abréviations et on y trouve quelques mots tirés du français. Finalement, pour moi, l'important pour l'instant est plus de pouvoir communiquer avec les gens que d'être capable de lire les journaux.

lundi 16 mai 2011

Show soufi

Spectacle de danseurs soufis tournoyant aux rythmes de leurs musiciens.

samedi 14 mai 2011

Vendredi 13 mai




Hier, vendredi 13 mai, des milliers d’Egyptiens se sont réunis sur la fameuse place Tahrir. Les raisons de ce rassemblement étaient diverses. Il y avait la volonté de manifester l’unité du peuple égyptien après les violences interconfessionnelles de la semaine passée. Certains voulaient aussi montrer leur soutien aux contestations des autres pays arabes ( Syrie, Yémen et Lybie principalement). Toutefois, le drapeau le plus présent hier était celui de la Palestine. Les manifestants étaient surtout là pour s’élever contre Israël et soutenir la cause palestinienne à l’approche de l’anniversaire de la Nakba (qui signifie catastrophe en arabe) marquant la proclamation de l’Etat d’Israël.





A dix minutes à pied de Tahrir, les Coptes s’étaient rassemblés devant le siège de la télévision nationale pour demander plus de droits et protester contre la discrimination dont ils sont victimes. La manifestation était bien organisée ; des civils en gardaient l’entrée et il fallait présenter un document d’identité pour joindre le mouvement car la peur de nouvelles violences à leur encontre est bien présente. Au cœur du rassemblement, une séparation entre femmes et hommes avait été instaurée.
Si cela peut paraître choquant et étonner de la part des chrétiens, croyez-moi, cela est nécessaire pour permettre aux femmes de manifester elles aussi. Sans cela, une femme se retrouvant au milieu d’une foule trop dense aura toutes les chances se faire « effleurer » voir carrément peloter le derrière… Bienvenue en Egypte!
Je reste un peu confuse après la journée d’hier ; les coptes qui manifestent à part pour leurs droits, les manifestations pro-palestiniennes des Egyptiens alors que rien n’est encore vraiment acquis dans leur propre pays. Il y a eu c’est vrai des appelles à l’unité des Egyptiens mais ce n’est pas ce qui est ressorti principalement ce jour-là.
Il serait toutefois faux de dire que les gens ne se préoccupent pas de ce problème. Au contraire, ils craignent fortement que cela vienne gâcher leur révolution. Lundi 9 mai, environ deux mille personnes de toutes confessions avaient défilé pacifiquement dans le quartier d’Imbaba où s’étaient déroulées les violences du week-end précédant. 

samedi 7 mai 2011

Al-Iskandria



Envie d’échapper à la chaleur et la pollution de la capitale? 
A trois heures de train, Alexandrie est une destination estivale privilégiée des Cairotes. Mon colocataire devant s’y rendre jeudi soir pour une réunion, j’ai décidé de me joindre à lui et son ami et d’aller y passer une partie du week-end. J’ai pu ainsi jeter un coup d’œil à la cité mythique et savourer son air marin. 
C’est un réel plaisir s’y balader le long de la côte et d’observer les familles déguster leur glace ou les jeunes prendre la pose devant la mer. A coté d’eux, d’autres s’amusent à se laisser gicler par les vagues qui viennent s’éclabousser contre les rochers.
J’ai pu aussi me régaler de succulent poisson accompagné des traditionnels mezzé (ensemble de petits plats qui se mangent à l’aide du pain pita).


dimanche 1 mai 2011

premiers jours au Caire

Cela fait maintenant deux jours que je suis arrivée au Caire. J'ai encore de la peine à me prononcer sur cette ville. Il faut dire que je ne l'ai encore que très peu visitée. Ces deux derniers jours ont été remplis par la recherche d'un cocon dans cette mégapole qui n'est pas de tout repos. J'ai finalement arrêté mon choix sur un petit appartement situé au coeur de la ville dans lequel vivent un égyptien et une allemande. Il m'a fallu bien vite oublier les standards de confort européens car les appartements sont souvent défraîchis et meublés kitsch au possible. Mon futur cocon n'échappe d'ailleurs pas à la règle. L'ambiance conviviale qui y régnait m'a toutefois séduite.
Maintenant que je suis également inscrite dans une école, me voilà fin prête pour débuter ma routine cairote.

Pourquoi le Caire ?



En réalité, cela ne faisait pas du tout partie de mes projets, à savoir retourner à Damas pour y apprendre l’arabe. J’ai pourtant dû, après m’y être férocement  accrochée, me résigner à ne pas y aller. Pour l’instant en tout cas ! Etant donné que mon but principal était l’apprentissage de l’arabe, le Caire m’a semblé la meilleure alternative à cette fin.
N’aimant pas les trop grandes villes et surtout le surplus de trafic, je ne sais pas si cela va me plaire et si je pourrai m’y sentir tout à fait bien. Malgré cette réticence, je suis enthousiaste et curieuse à l’idée d’aller vivre au Caire et surtout d’y aller maintenant, d’aller en Egypte alors que son peuple vient d'accomplir l’exploit de mettre fin pacifiquement à une dictature vielle de trente ans.